L’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2018, Marie-Josée Ifoku dresse un tableau sombre de la situation globale de la République Démocratique du Congo. Elle cite notamment l’insécurité grandissante dans plusieurs coins du pays, le dysfonctionnement systémique de l’État, les querelles politiciennes, la tension sociale face à la baisse vertigineuse du pouvoir d’achat, etc.
La présidente de l’Alliance des Élites pour un Nouveau Congo (AeNC) estime qu’il n’est pas opportun d’organiser les élections cette année dans ce contexte de crise. Elle propose une transition de 2 ans dirigée par le président actuel, Félix Tshisekedi, avec pour objectif ultime, la mise en place d’une 4è République en vue de l’éclosion d’un État fort, uni et prospère.
« Cette période de transition de 2 ans maximum ne devra pas s’apparenter à un partage des postes. L’intérêt de cette marche sera d’établir les bases saines d’un nouveau départ pouvant nous apporter stabilité et progrès. Vu l’urgence et la nécessité et dans le strict intérêt d’orienter tous les efforts de la Nation vers la restauration de la paix et de l’intégrité territoriale, un signal fort devrait être donné dès maintenant par le garant de la Nation », a-t-elle déclaré lors d’un point de presse animé ce mardi 21 mars 2023 à Kinshasa.
Outre le fait que le président de la République et le Parlement (Assemblée et Sénat) resteront intacts, la présidente de l’AeNC met en avant l’idée de la création de 2 institutions majeures pour gérer la transition.Il s’agit de la Haute Autorité de Médiation qui aura la mission de prévenir et régler les conflits d’ordre politique et social, de promouvoir par diverses initiatives la réconciliation et la cohésion nationale en vue de consolider le socle de l’unité nationale et participer à la désignation des animateurs de la transition; ainsi que de la commission constituante de la 4è République qui sera, entre autres, chargée de préparer l’avant-projet de la nouvelle Constitution qui sera soumis au référendum dans 18 mois au maximum après le début de la transition.
Elle parle également de la formation d’un gouvernement de transition « qui sera dirigé par une personnalité réputée consensuelle désignée à la suite d’une concertation entre le président de la République, la classe politique, la société civile et la Haute Autorité de Médiation ». « Nous sommes à la croisée des chemins. Plus que jamais obligés de choisir entre continuer à nous noyer collectivement ou prendre des décisions courageuses mais nécessaires pour nous sauver. Cela ne se fera pas sans douleurs, sans frustrations mais le mal est trop profond, le danger qui nous guette est trop risqué pour ne pas agir en toute responsabilité. Voilà donc mon appel à la Nation. Un appel pathétique au sursaut de toutes et tous, en hommage à tous nos martyrs illustres et moins connus », a-t-elle déclaré.