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RDC : Félix Tshisekedi répond aux questions des Congolais (II. Défense et sécurité)

TINA SALAMA : Alors la deuxième thématique qui a beaucoup intéressé notre population, c’est la défense et la sécurité. Comme nous ne pouvons pas, nous ne pouvions pas prendre toutes les questions. Alors la première, elle dit ceci en mai 2023 au Botswana, Monsieur le Président, vous avez critiqué ouvertement la force de l’East African Community l’EAC à l’exception du contingent burundais. Qu’est ce qui a motivé le renouvellement du mandat de cette force après le sommet de Bujumbura?

FELIX TSHISEKEDI : Le fait qu’on se soit dit les choses clairement. Critiquer n’est pas rejeter, attention donc on peut tous se critiquer, on peut me critiquer, critiquer mon action. Ça ne veut pas forcément dire qu’on me rejette. Donc vous voyez, il ne faut pas confondre les choses. J’ai critiqué le comportement de cette force uniquement parce que sur le terrain, le contingent ne se comportait pas comme convenu. C’était au moment où le M23 était censé se désengager des localités qu’il occupait pour se regrouper en vue d’aller vers sur le programme de cantonnement de pré cantonnement, d’abord pour être désarmé, puis cantonnement et ensuite entamer le programme de DDS. Donc j’avais l’impression que c’était lent. Ce n’était pas y avait comme des complicités dans les cités où il cohabitait contingent EAC et M23, le M23 en terrain conquis, il percevait des taxes, c’était inacceptable.

Donc j’ai fait cette critique qui a été entendu et je crois que à partir de là, on a décidé de rectifier les lignes. D’un autre côté, il y avait aussi des obligations de notre part c’est-à-dire qu’il fallait mettre à disposition de l’East African Community, un site sur lequel j’ai parlé du pré cantonnement. On allait donc effectuer cette opération et le site est trouvé, c’est Rumangabo, il faut donc l’équiper ce qui est en train de se faire. Et d’ici peut-être la mi-juillet, tout sera prêt pour accueillir justement ces terroristes du M23 et ensuite on les amènera à Kindu pour les engager dans le programme de DDRCS

TINA SALAMA : Alors à quand le déploiement de la SADC? Et il pose en même temps la question de savoir est-ce que finalement, avec toutes ces forces en présence en RDC, on aura la force de l’EAC, on aura la SADC qui va se déployer. Est-ce que ça ne mettra pas finalement les pays en danger parce que il ne faut pas l’oublier, il y a d’un autre côté les contingents, les différents contingents de la Monusco.

FELIX TSHISEKEDI : Comprenons-nous bien la SADC parce que les gens ont vraiment cette habitude de vouloir tout monter comme ça en émotion, etc. La SADC, c’est une organisation à laquelle appartient aussi à laquelle la RDC est membre. donc la SADC ne va dépendre, d’ailleurs, c’était l’objet de la réunion de Luanda, la dernière, celle de la semaine passée. La SADC ne va dépendre que du go de la République démocratique du Congo pour venir. Evidemment, il faudrait organiser cette mise en oeuvre. Il faut lever des moyens. Donc vous comprenez qu’on est encore loin du compte, la SADC n’a pas une date précise, n’a pas décidé. Elle va se mettre comme ça a été décidé à Luanda récemment, au service ou à la disposition de la République démocratique du Congo qui le moment venu, si elle en a besoin, lèvera cette option. Pour le moment, nous sommes engagés dans le retrait et le cantonnement du M23 pour que nous puissions ramener nos populations dans leurs localités et que nous poursuivions le processus électoral parce que ces populations doivent être enrôlées. La CENI nous rassure que c’est fort possible de le faire. Il n’est pas trop tard. Rien n’est perdu de ce côté-là, l’essentiel étant d’abord le retrait et le cantonnement du M23. Ensuite, nous verrons tout ça, ce sont des questions, des préoccupations des Congolais. Je comprends, mais les Congolais doivent apprendre à nous faire confiance. Nous avons jusqu’ici mené à bien ces opérations. Vous avez entendu que les prophètes des malheurs souhaitaient même que Goma tombe, Goma n’est pas tombé, Goma ne tombera pas, ça, je peux vous l’assurer. Et même nous reprendrons toutes ces localités et ramènerons tout le monde à la maison, ainsi que la paix qui sera sauvegardée.

TINA SALAMA : Alors ils demandent au départ de toutes ces troupes, l’EAC, la SADC. Est-ce que finalement les FARDC qui sont habitués à être assistées, seront elles en mesure de bien accomplir leur mission ?

FELIX TSHISEKEDI : Les Fardc sont en train de monter en puissance. Nous allons dans quelques mois terminer la formation de dizaines de milliers de recrues qui vont venir renforcer les fardc pendant que les autres seront peut-être relevés et recyclés, parce que vous savez que l’une des raisons de nos déboires à l’Est, c’est aussi le fait que ces troupes ont trop longtemps été au front. Elles ont connu beaucoup d’émotions, beaucoup de difficultés. Certains étaient blessés, certains ont vu les leurs perdre la vie. Tout ça a eu des impacts psychologiques certains et il faut renouveler cela. mais malheureusement pas ce qui se faisait de tout temps ici, nous avons pris le problème à bras le corps. Nous avons fait des réformes au sein de cette armée. Aujourd’hui, nous avons une loi de programmation qui va pouvoir permettre de venir au chevet de cette armée avec les thérapies qu’il faut pour la relever.

TINA SALAMA : Et c’était la question qui finissait en tout cas à cette thématique. Où est ce qu’on en est justement avec cette loi sur la programmation militaire et la politique de défense nationale ?

FELIX TSHISEKEDI : La loi de programmation dépend de la disponibilisation des ressources, on doit les mettre à la disposition de l’armée. Donc c’est le travail que le gouvernement est en train de faire. Et je vous ai parlé ici de la montée en puissance de cette armée. Ça veut dire qu’il y a des ressources. Mais attention, nous sommes pour le moment en temps de guerre, donc le programme est un petit peu bouleversé. On ne va pas arrêter de financer la montée en puissance, les équipements, la prise en charge des recrues et leur formation, etc. pour rentrer dans une gestion normale de la chose, c’est à dire construction des camps, des hôpitaux et bien d’autres choses, la gestion quotidienne d’une armée.

Donc nous devons d’abord faire face à la guerre, la terminer et ensuite revenir dans le sens normal de ce que nous nous étions convenus. Mais aujourd’hui, ce que je peux dire, c’est que les ressources sont là pour pouvoir parer à toute éventualité et c’est ce que nous faisons.

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