Le gouvernement de transition du Burkina Faso a annoncé lundi soir la suspension de tous les supports de diffusion du magazine français Jeune Afrique, après la publication d’articles évoquant des tensions au sein de l’armée burkinabè.
Le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a justifié cette décision par la diffusion d' »un nouvel article mensonger sur le site du journal Jeune Afrique, intitulé: « Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée » et publié lundi ».
Selon le gouvernement, « ces affirmations faites à dessein sans l’ombre d’un début de preuve n’ont pour seul but que de jeter un discrédit inacceptable sur les Forces armées nationales et par-delà l’ensemble des forces combattantes ».
Cette décision intervient près d’un an après l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’Etat, le deuxième en huit mois.
Le Burkina Faso partage plusieurs de ses frontières avec deux pays également dirigés par des militaires, arrivés au pouvoir par des coups de force: le Mali depuis 2020 et le Niger depuis fin juillet.
En juin, les autorités burkinabè avaient annoncé la suspension de la chaîne française LCI pendant trois mois, après avoir expulsé les correspondantes des quotidiens français Libération et Le Monde en avril.
Fin mars, elles avaient ordonné la suspension sine die de la chaîne de télévision France 24, après avoir suspendu en décembre 2022 Radio France Internationale (RFI), médias publics français accusés d’avoir relayé des messages de chefs jihadistes.
Le Burkina avait également suspendu en août, pendant un mois, une radio nationale accusée d’avoir interviewé un opposant au régime militaire nigérien.