Le leader du principal parti d’opposition aux Seychelles, Patrick Herminie, a été mis en examen lundi dans le cadre d’une enquête ouverte notamment pour des soupçons de « sorcellerie ».
Patrick Herminie, chef du parti United Seychelles et candidat à l’élection présidentielle de 2025, a dénoncé une décision politique.
M. Herminie avait été arrêté vendredi au siège de son parti et son bureau perquisitionné, avant d’être relâché.
Patrick Herminie, ainsi que six autres Seychellois et un ressortissant tanzanien, ont été inculpés dans le cadre d’une enquête ouverte pour « sorcellerie » ainsi que pour des actes « non-naturels et superstitieux ».
L’enquête est liée à la découverte en août des corps déterrés d’une femme âgée et d’un jeune homme dans un cimetière de l’île principale de Mahé.
Le nom de M. Herminie, qui a été président de l’Assemblée nationale entre 2007 et 2016, a été retrouvé sur le téléphone du ressortissant tanzanien, arrêté fin septembre à l’aéroport international des Seychelles en possession notamment de pierres, de petites bouteilles contenant un liquide brunâtre, d’un assortiment de poudres et d’un certain nombre de documents contenant un langage et des symboles décrits comme sataniques, selon la Seychelles News Agency.
Les procureurs ont affirmé que les symboles figurant sur ces documents étaient similaires à d’autres retrouvés dans des lieux vandalisés dans l’archipel, notamment des églises catholiques.
Après son inculpation lundi, Patrick Herminie a été laissé en liberté en échange d’une caution de 30 000 roupies seychelloises (environ 2 100 euros).
« Pour moi, il s’agit d’une décision qui vient directement de la présidence de M. Ramkalawan », le chef de l’État, a déclaré vendredi à la presse M. Herminie, accusant le gouvernement d’intimidation politique.
Si les accusés sont reconnus coupables, ils risquent des amendes. Une nouvelle audience est prévue le 3 novembre.