La cité stratégique de Kitshanga, dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, est passée sous le contrôle des « Wazalendo », un groupe d’auto-défense, après d’intenses combats avec les rebelles du M23, qui ont débuté il y a 72 heures.
Selon la société civile locale, les Wazalendo ont pris le contrôle de la cité en début d’après-midi, sous les ovations de la population. Des vidéos montrant leur reconquête de Kitshanga sont devenues virales sur les réseaux sociaux.
« La cité de Kitshanga est passée sous le contrôle total des Wazalendo », a déclaré Telesphore Mitondeke, rapporteur de la coordination territoriale de la société civile de Masisi. « C’est vrai, il y a de l’inquiétude dans le chef de la population parce qu’elle ne sait pas ce qui pourrait arriver par la suite. Voilà pourquoi, il y a certains habitants de Kitshanga qui se sont déplacés depuis le matin. »
Du côté de Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo, des tirs en armes lourdes et légères sont entendus depuis la mi-journée. Les sources de la société civile indiquent que le M23 s’affronte aux Wazalendo.
Le trafic sur la RN2, qui relie Goma à Rutshuru, est perturbé. Les quelques taximans moto qui brisaient la peur en empruntant cette voie sont bloqués de part et d’autre.
Selon le lieutenant-colonel Njike Kaiko Guillaume, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le M23 a largué deux bombes sur l’une des positions avancées des FARDC dans la région de Kibumba, en violation du cessez-le-feu décrété par les chefs d’États de la région.
« Tout en prenant à témoin la communauté internationale, régionale et nationale, les FARDC informent qu’en cas de provocation exagérée, elles se réservent le droit de riposte », a-t-il prévenu.
Tôt le matin de ce vendredi, des tirs en armes lourdes et légères ont retenti dans plusieurs villages du groupement Tongo, chefferie de Bwito, dans le territoire de Rutshuru. Les sources locales indiquent que les rebelles du M23 veulent, à tout prix traverser la zone pour aller en renfort aux leurs, qui subissent des revers, de la part des jeunes patriotes, appelés « Wazalendo », dans le territoire voisin de Masisi. Là, ils se sont heurtés, pendant un moment, à une résistance des Wazalendo avant que ces derniers ne se retirent de certains villages, pour épargner des vies des populations civiles se trouvant dans la zone.