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RDC : Controverse autour de la désignation du porte-parole de l’Opposition

  • RDC

Le processus de désignation du porte-parole de l’Opposition en République démocratique du Congo (RDC) suscite des débats houleux. Alors que les amendements du règlement intérieur sont en phase finale et devraient être transmis au président de l’Assemblée nationale avant celui du Sénat ce week-end, des divergences profondes subsistent entre l’Opposition parlementaire et certaines factions de l’Opposition extra-parlementaire.

Prince Epenge, porte-parole de LAMUKA, a exprimé ses réserves quant à la démarche entreprise par Ensemble pour la République. « Nous ne condamnons pas le président Moïse Katumbi. Nous comprenons sa démarche, mais nous ne la partageons pas. Sa démarche est constitutionnelle. Or, un politicien doit à la fois voir la Constitution, mais aussi faire attention aux usages politiques. Nous avions tous rejeté les résultats des simulacres d’élection, nous devons être conséquents parce que nous ne pouvons pas encourager le mal. L’opposition n’a pas besoin d’un porte-parole pour exister. En 2011, en 2006, on n’a pas eu un porte-parole, comment on est parvenu à empêcher Joseph Kabila d’avoir un troisième mandat? L’opposition est plurielle, l’unité dans la diversité. Donc, l’opposition existe, elle est forte, mais s’il y a des actions, l’unité de la diversité, nous allons mener des marches ensemble. Le rôle de l’Opposition et sa mission aujourd’hui, c’est d’être aux côtés du peuple qui souffre. »

De son côté, Seth Kikuni partage un avis similaire, estimant que la désignation d’un porte-parole reviendrait à légitimer le pouvoir actuel. « Nous avons reçu le courrier de la part d’Ensemble pour la République par rapport à cette question du porte-parole de l’Opposition. Mais l’avis de notre parti est clair à ce sujet. Nous maintenons qu’il y a eu forfaiture électorale, qu’il y a eu simulacre électoral. Et on ne va pas entrer dans un processus de désignation de porte-parole parce qu’entrer dans ce processus-là, c’est reconnaître que Félix Tshisekedi avait remporté les élections. Déjà, nous avions lancé l’appel avec M. Claudel Lubaya, nous avons demandé à tous les autres opposants que nous puissions aboutir à la création d’un cadre de concertation qui va réunir tous les opposants. Nous continuons à recevoir les gens. Il y a un très grand engouement. La semaine prochaine, nous allons intensifier ces consultations. »

Cependant, Augustin Bisimwa, secrétaire général du MDVC Mouvement d’élite pour la démocratie et le vrai changement, défend la nécessité d’un porte-parole pour coordonner les actions de l’Opposition. « Ça fait très longtemps que notre pays n’a pas de porte-parole de l’Opposition et nous pensons que si cette fois-ci nous en avons un, évidemment celui qui comprend très bien les enjeux et qui peut en tout cas mener les autres, ça peut nous permettre en tout cas de nous organiser parce que depuis beaucoup de temps là, on agit à nous disperser, on n’a personne pour orienter les choses. Nous sommes légalistes. Nous n’avons pas été d’accord avec la manière dont les élections s’étaient passées et nous l’avons décrit à travers une conférence qui avait été tenue et on a décrit cela. Mais qu’à cela ne tienne, on ne va pas enterrer la République parce qu’on a mal tenu les élections. On ne va pas non plus penser qu’on aura deux chefs de l’État parce que la Cour constitutionnelle avait validé le président Tshisekedi. Et nous, en tant que légalistes, nous n’avons plus en tout cas autre choix que de reconnaître Tshisekedi comme président de la République. »

Ces prises de position reflètent les tensions internes et les défis auxquels l’Opposition en RDC est confrontée. Alors que les discussions sur la désignation du porte-parole se poursuivent, il reste à voir si une voie commune pourra être trouvée pour renforcer la cohésion et l’efficacité de l’Opposition dans le paysage politique congolais.

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