RDC : Le député Trésor Mutiki Lutala dénonce la levée de la suspension des activités minières au Sud-Kivu

Trésor Mutiki Lutala, député national élu du territoire de Mwenga, l’une des zones les plus riches en minerais dans la province du Sud-Kivu, a exprimé son mécontentement au gouverneur Jean-Jacques Purusi suite à la levée de la suspension des activités minières de la filière 3T (tungstène, tantale, étain) dans la région.

Dans une lettre adressée au gouverneur, Trésor Mutiki a dénoncé l’illégalité des opérations menées par les entreprises minières locales, soulignant que ces dernières n’ont pas respecté l’obligation d’établir des cahiers des charges avec les communautés riveraines. « En ma qualité d’élu du peuple, mon constat, fait pendant les vacances parlementaires dans la province du Sud-Kivu que vous dirigez, révèle que toutes ces coopératives, sociétés minières, entités de traitement, comptoirs d’or et tenanciers de comptoirs de dragues… n’ont jamais signé les cahiers des charges reconnaissant les droits des populations riveraines », a-t-il écrit.

Au cours de son séjour dans la province, Trésor Mutiki a visité certaines entreprises et coopératives minières, mais il s’est vu refuser l’accès à d’autres sites. Il insiste sur le fait que la solution réside dans le respect strict des cahiers des charges, conformément au Code minier, et appelle à un suivi rigoureux. « Par conséquent, elles doivent d’abord être soumises au respect des cahiers des charges signés par les parties habilitées, conformément au Code minier, avec un suivi approprié. Ne pas suivre cette procédure serait une pratique illégale motivée par des intentions non professionnelles », a-t-il averti.

La gestion des entreprises minières au Sud-Kivu est une source de controverse depuis plusieurs années. Durant la précédente législature, une délégation de députés nationaux s’était rendue à Mwenga pour enquêter sur ces activités, mais Trésor Mutiki affirme que les problèmes persistent, et que le respect du Code minier est essentiel pour protéger les droits des populations locales.

Le député a également exprimé les inquiétudes de la population du Sud-Kivu, qui se demande si une simple harmonisation des pratiques suffit pour lever la suspension des activités minières, sans garantir le respect des cahiers des charges au profit des communautés riveraines, comme l’exige le Code minier en vigueur. « La plus grande préoccupation de la population du Sud-Kivu est de savoir si une simple harmonisation peut suffire pour lever cette mesure sans respecter les cahiers des charges au profit des populations riveraines, conformément au Code minier en vigueur, alors que ce sont ces dernières qui subissent directement les effets néfastes de ces exploitations sous toutes leurs formes », a-t-il questionné.

Dans une correspondance signée par le porte-parole du gouvernement provincial, le gouverneur Jean-Jacques Purusi a annoncé la levée de la suspension des activités minières, notamment celles liées aux 3T. Le Sud-Kivu, riche en ressources minérales, demeure l’un des principaux réservoirs de ces minerais en République démocratique du Congo.

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