Le Professeur Noël Tshiani, ancien candidat à la présidence de la République, a réagi à l’appel lancé par la Première ministre Judith Suminwa, qui a exhorté les enseignants grévistes à reprendre les cours au nom du patriotisme. Cet appel intervient après plus d’un mois de grève dans le secteur de l’éducation.
Dans une déclaration publiée dimanche, Tshiani a exprimé son inquiétude face à ce qu’il considère comme une réponse insuffisante de la cheffe du gouvernement. « L’appel au patriotisme est important, mais on ne mange pas de patriotisme car ventre affamé n’a point d’oreille », a-t-il affirmé.
Tshiani a souligné la précarité financière des enseignants, rappelant que leur salaire moyen s’élève à 406 000 francs congolais par mois, soit environ 145 dollars. Selon lui, cette rémunération est « très insuffisante pour nouer les deux bouts du mois ». Il a appelé à des solutions durables en faveur des revendications des enseignants, qu’il juge légitimes et réalisables, surtout à la lumière du budget national de 18 milliards de dollars.
« Si ce budget est bien réel, il faut traiter la rémunération des enseignants, professeurs, médecins et fonctionnaires comme une priorité pour maintenir la fibre patriotique », a-t-il insisté. Tshiani a également critiqué le train de vie des institutions publiques, qu’il considère comme une source de gaspillage des ressources de l’État. Il préconise une réduction de ces dépenses afin de dégager des marges pour améliorer les salaires.
En outre, il a exhorté la Première ministre à mobiliser son gouvernement pour fixer un « salaire minimum garanti réaliste » en tenant compte du coût de la vie. Selon lui, cette mesure pourrait être mise en œuvre progressivement, en concertation avec les différentes catégories socioprofessionnelles. Parallèlement, il recommande une baisse des hauts salaires afin de dégager des économies à redistribuer.
Tshiani a fini sa déclaration en appelant à une justice sociale équilibrée et en affirmant que le patriotisme doit s’appliquer à tous, y compris aux dirigeants. « Il faut prêcher par l’exemplarité. C’est ça être un bon patriote », a-t-il martelé.