Dans un contexte marqué par plus d’un mois de grève dans les écoles publiques de la République démocratique du Congo, la Première ministre Judith Suminwa a exhorté les enseignants à faire preuve de patriotisme en reprenant les cours. Cette déclaration a suscité une réaction de Tony Cassius Bolamba, ancien gouverneur de la province de l’Équateur, qui s’est exprimé sur ses réseaux sociaux pour critiquer l’approche du gouvernement.
Dans son message, Bolamba s’interroge sur la définition même du patriotisme :
« C’EST QUOI LE PATRIOTISME ? J’ai suivi avec un grand étonnement Mme la Première ministre, Judith Suminwa, appeler les enseignants grévistes à faire preuve de patriotisme et à reprendre les cours. »
Il a ensuite détaillé les grandes lignes d’un plan d’austérité qu’il aurait mis en place s’il avait été élu président de la République. Selon lui, ce plan visait une réduction significative des salaires des hauts fonctionnaires, tels que les ministres, députés et sénateurs, afin de réorienter ces fonds vers les enseignants, les professeurs d’université, les médecins et les magistrats. Il a proposé les chiffres suivants :
– Salaires des ministres : 3 000 USD par mois
– Salaires des députés : 2 000 à 2 500 USD par mois
– Salaires des sénateurs : 3 000 USD par mois
En redistribuant ainsi les richesses, Bolamba estime qu’il serait possible d’améliorer les conditions de vie des fonctionnaires du secteur public essentiels. Il a souligné que l’équité doit précéder l’égalité et que le patriotisme ne peut se résumer à des appels à reprendre le travail sans une véritable justice sociale.
« On ne peut rien faire sans la redistribution des richesses, sans respecter l’équité avant l’égalité. Avant qu’il ait égalité, il y a d’abord l’équité et le patriotisme commence avec le respect de l’équité ! J’ai dit. »
Pour Bolamba, l’amélioration des salaires des enseignants et autres fonctionnaires est un préalable indispensable au retour à la normale.