Kinshasa, RDC – L’application d’une justice transitionnelle en République démocratique du Congo (RDC) a été mise en avant ce samedi 09 novembre lors d’une présentation faite par le professeur de droit Luzolo Bambi. L’ancien ministre congolais de la Justice a pris la parole aux états généraux en cours au Centre financier de Kinshasa pour exposer son point de vue sur le thème « La lutte contre l’impunité et la corruption ».
M. Bambi a soutenu la mise en place d’une Commission vérité et réconciliation, visant à faire la lumière sur les crimes graves du passé, en particulier ceux relatifs aux violations des droits humains et aux crimes contre l’humanité. Selon lui, cette démarche permettra d’éviter la répétition de tels actes dans le pays. La Commission aurait pour mission d’examiner les abus commis, de faire entendre les victimes et de permettre une réconciliation au sein de la société congolaise.
Outre la Commission vérité et réconciliation, le professeur Bambi a plaidé pour l’instauration de brigades financières, placées sous l’autorité du procureur général près la Cour de cassation, pour renforcer la lutte contre la corruption. « Les brigades financières sont plus pratiques parce qu’elles peuvent être dirigées par le procureur général, ce qui rend le dispositif plus opérationnel sans nécessiter une réforme constitutionnelle lourde », a-t-il expliqué.
Cette proposition répond à un défi de taille en RDC, où les poursuites judiciaires contre les hauts responsables restent souvent entravées par des immunités parlementaires. Selon le professeur Bambi, la mise en place d’un parquet financier indépendant se heurte à des obstacles constitutionnels et politiques, raison pour laquelle il préconise l’approche des brigades financières.