Le 14 novembre 2024, Kinshasa a été le théâtre d’une nouvelle manifestation contre la révision de la Constitution. Organisée par la plateforme « Sursaut national », cette marche a été menée par des figures de l’opposition, dont Delly Sesanga, Ados Ndombasi, Alain Bolodjwa et une cinquantaine de manifestants. Leur objectif : sensibiliser la population à l’importance de maintenir l’intégrité de la Constitution en organisant une campagne intitulée « Ne touchez pas à ma Constitution ».
La manifestation a débuté sur l’avenue Kasa-Vubu, où les participants distribuaient des tracts dénonçant le projet de révision constitutionnelle porté par le président Félix Tshisekedi. Selon Ados Ndombasi, ancien député et l’un des organisateurs, l’action visait à informer les Congolais sur les dangers d’une modification de la loi fondamentale. « Ce 14 novembre, nous avons décidé de descendre sur le terrain pour sensibiliser la population à dire non au changement de la Constitution », a-t-il expliqué.
Cependant, leur marche a été brutalement interrompue à leur arrivée sur l’avenue Bongolo, où la police est intervenue en lançant des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Delly Sesanga, ancien candidat à la présidentielle, et Bernadette Tokwaulu Aena, une autre figure de l’opposition, ont été interpellés et malmenés par les forces de l’ordre. Selon Ados Ndombasi, témoin de la scène, les deux personnalités ont été arrêtées alors qu’elles mobilisaient leurs partisans, avant d’être emmenées au poste de police de la Funa, situé dans la commune de Kalamu.
Cette intervention violente s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes autour du projet de révision constitutionnelle, qui divise profondément le pays. Le collectif d’opposants, incluant des personnalités comme Jean-Claude Katende, défenseur des droits humains, et les activistes Fred Bauma et Bienvenu Matumo, dénonce fermement toute tentative de modification de la Constitution. Dans une déclaration commune, ces figures de l’opposition ont affirmé que « toute initiative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la Nation et l’État ». Elles ont appelé les députés, sénateurs et responsables de la société civile à rejeter cette « initiative funeste » et à se mobiliser pour la défense de la démocratie en République Démocratique du Congo (RDC).
Le mouvement de protestation a gagné en intensité, avec des plans pour organiser d’autres manifestations à travers le pays, ainsi que dans la diaspora. Un grand rassemblement est déjà prévu pour le 16 décembre 2024, pour commémorer le référendum constitutionnel de 2005, et pour réaffirmer l’opposition à toute tentative de révision de la Constitution.
Cet incident rappelle les tensions politiques actuelles en RDC et la résistance croissante face à ce projet de révision, qui est perçu par de nombreux opposants comme une tentative de concentration de pouvoirs et un recul des acquis démocratiques. Les arrestations et la brutalité policière ont ravivé la colère des militants de l’opposition, déterminés à défendre la Constitution et à préserver les principes démocratiques dans le pays.