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Nord-Kivu : le M23 installe une administration parallèle, la société civile alerte sur un risque imminent de balkanisation

  • RDC

Rutshuru, 14 novembre 2024 – La société civile forces vives du territoire de Rutshuru, situé dans la province du Nord-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo, alerte sur l’installation progressive d’une administration parallèle dirigée par le groupe rebelle M23. Ce projet s’illustre par la nomination de nouveaux responsables à la tête de plusieurs localités du territoire, un acte officiel publié mercredi 13 novembre par les rebelles.

Pour Jean-Claude Bambanze, président de la coordination territoriale de la société civile de Rutshuru, cette initiative du M23 confirme les craintes longtemps exprimées par la population locale. « Nous voulons rappeler à l’opinion tant nationale qu’internationale que ce que la société civile redoutait vient d’arriver. Nous avons toujours dénoncé que la M23 avait l’objectif de créer un État dans un État. Personne ne nous croyait. Mais aujourd’hui, avec cette architecture des autorités qui viennent d’être nommées, je crois que rien ne sert de douter », a-t-il déclaré, soulignant ainsi la gravité de la situation.

Les nouvelles nominations viennent s’ajouter à celles, récentes, de l’administrateur du territoire et des chefs de chefferies, instaurées par les rebelles dans un processus qui semble viser la consolidation d’une gestion autonome de Rutshuru.

Pour la société civile, il est urgent que le gouvernement congolais intervienne pour restaurer son autorité dans cette zone menacée de balkanisation. Jean-Claude Bambanze alerte sur une stratégie de division du territoire national, un danger qu’il estime imminent : « La balkanisation est déjà en marche ! Et donc, cela doit interpeller tout le monde, surtout les autorités au niveau de Kinshasa, pour comprendre que la gestion de cette guerre doit être revue et comprendre les enjeux qui sont dans le chef du M23 qui ne jure que de couper cette partie du territoire national, la rendre autonome afin d’être gérée par tous ces bandits criminels du M23 et de l’AFC. »

Ces événements interviennent dans un contexte de grande instabilité sécuritaire dans le Nord-Kivu, où des affrontements réguliers entre d’un côté le M23 soutenu par l’armée rwandaise et de l’autre l’armée congolaise soutenue par des groupes armés, menacent la paix et la cohésion sociale.

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