L’armée congolaise a présenté ce vendredi trois individus présumés collaborateurs de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), branche politique du groupe rebelle M23. Ces personnes sont accusées d’activités compromettant la sécurité nationale. Parmi elles figurent Françoise Munyarugerero, commissaire supérieure de la Police Nationale Congolaise (PNC) à Goma, Emmanuel Rwakagara, opérateur économique et directeur général d’une entreprise opérant entre Goma (RDC) et Gisenyi (Rwanda), ainsi que Lenga Pacom, directeur général par intérim de la Regideso dans le Haut-Katanga.
Accusations portées contre les suspects
Selon le général Sylvain Ekenge, commandant des services de communication et d’information des FARDC, des preuves préliminaires impliquent Françoise Munyarugerero dans des actes contraires à la discipline militaire. L’enquête révèle qu’elle aurait planifié un voyage depuis Kinshasa en transmettant des documents confidentiels via WhatsApp à Emmanuel Nzongize, alias Emmanuel Rwakagara, qui possède un passeport rwandais et aurait joué un rôle d’incitateur dans cette affaire.
« Les éléments d’enquête montrent que la Commissaire supérieure a transmis des documents sensibles, notamment une autorisation de déplacement émanant de la maison militaire, une feuille de route de la PNC et une note de congé statutaire, à M. Nzongize », a précisé le général Ekenge.
Par ailleurs, Emmanuel Nzongize a admis détenir deux passeports – l’un congolais et l’autre rwandais. Il a également reconnu avoir traversé la frontière congolaise avec son passeport congolais, laissant son passeport rwandais en Zambie.
Lenga Pacom, troisième suspect, aurait participé à des rencontres impliquant Corneille Nangaa, chef de l’AFC, renforçant les soupçons sur ses liens avec cette structure accusée de soutenir le M23.
Contexte et précédents
Cette affaire survient après l’interpellation, en mars dernier, de cinq civils à Kinshasa pour leur présumée collaboration avec le M23. Parmi eux figuraient deux anciens députés provinciaux du Nord-Kivu, Hope Sabini et Alio Ngera, arrêtés à Goma en février.
L’armée congolaise continue de renforcer ses efforts pour démanteler les réseaux de soutien au M23, un groupe armé accusé de déstabiliser l’est du pays.