Lors d’une déclaration publique ce lundi 25 novembre 2024, le parti Nouvel Élan, dirigé par l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, a réaffirmé la nécessité pour la République démocratique du Congo (RDC) de se doter d’une nouvelle Constitution. Selon le parti, l’actuelle Constitution de 2006, qu’il qualifie de « constitution de transition », ne répond pas aux aspirations démocratiques du peuple congolais et doit être remplacée par une « constitution définitive » élaborée par un pouvoir pleinement légitime.
Une « constitution imposée par les impérialistes »
« Notre pays fonctionne toujours sur une Constitution héritée d’une époque de crise, une œuvre imposée par les impérialistes pour réduire la souveraineté populaire », a affirmé le parti dans sa déclaration, insistant sur l’urgence de corriger ce qu’il considère comme « le péché originel » de la République.
Pour Nouvel Élan, seule une Constitution élaborée dans un cadre démocratique et promulguée par des institutions légitimes peut garantir la stabilité politique et institutionnelle en RDC. « Seule une constitution issue d’un pouvoir légitime peut mettre fin à l’instabilité institutionnelle et garantir la souveraineté du peuple », a déclaré le parti avec insistance.
Des réformes structurelles nécessaires
Outre l’adoption d’une nouvelle Constitution, Nouvel Élan a plaidé pour des réformes profondes visant à améliorer la gouvernance en RDC. Ces réformes incluent notamment :
- La reconnaissance juridique des droits des communautés locales sur les terres.
- Une décentralisation effective, avec une révision des mécanismes de répartition des recettes entre l’État central et les provinces.
« Nous devons concrétiser le transfert des compétences exclusives aux provinces pour garantir une gouvernance de proximité et une gestion transparente des ressources », a expliqué le parti.
Le secrétaire général de Nouvel Élan, Blanchard Mongomba, a dénoncé le bicéphalisme institutionnel au sommet de l’exécutif national, qualifiant cette situation de source d’inefficacité et de conflits. « Il est temps de mettre fin à cette dualité institutionnelle qui fragilise notre gouvernance », a-t-il déclaré.
Appel à un débat impartial sur la réforme constitutionnelle
Tout en saluant l’initiative récente du président Félix Tshisekedi de créer une commission pour débattre des questions constitutionnelles, Adolphe Muzito a souligné que l’opposition devrait en assurer la coordination pour garantir l’impartialité et la crédibilité des travaux.
« Nous ne devons pas avoir peur de débattre de la Constitution. C’est un sujet fondamental pour l’avenir de notre démocratie. Mais ce débat doit être honnête, responsable et guidé par l’intérêt national », a insisté Muzito, appelant à une large mobilisation des forces politiques et sociales autour de cette question cruciale.