Face à la détérioration de la situation sécuritaire à Goma, en République démocratique du Congo (RDC), le groupe A3+ du Conseil de sécurité de l’ONU (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana) a lancé le mardi 28 janvier, un appel pressant à une « désescalade immédiate » des tensions, mettant en avant la nécessité de protéger les populations civiles.
Un appel au calme et à la retenue
Lors d’une session du Conseil de sécurité présidée par l’Algérie, l’ambassadeur de Sierra Leone à l’ONU, Michael Imran Kanu, s’exprimant au nom des A3+, a exhorté le M23/AFC à cesser son offensive et toutes les parties prenantes à faire preuve de retenue.
« Nous appelons à une désescalade immédiate des tensions et à un retour au calme à Goma. Nous exhortons le M23/AFC à cesser ses avancées et toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue pour assurer la protection des civils », a-t-il déclaré.
Les A3+ ont souligné le caractère imprévisible et instable de la situation, appelant à concentrer tous les efforts, qu’ils soient déployés par la MONUSCO ou d’autres acteurs, sur la sécurisation des populations civiles.
Garantir l’accès humanitaire et la protection des soldats de la paix
Le groupe a insisté sur l’urgence d’un accès humanitaire sans entrave pour répondre aux besoins des populations vulnérables, dénonçant toute tentative d’entrave aux secours ou de fermeture des couloirs humanitaires par les rebelles du M23/AFC.
De plus, il a plaidé pour la sécurité des soldats de la paix de l’ONU et du personnel du Sami-RDC, qui joue un rôle essentiel dans la stabilisation de la région.
Soutien aux efforts diplomatiques et au processus de Luanda
Soulignant que la solution au conflit ne peut être militaire, les A3+ ont réaffirmé leur soutien à une issue politique et encouragé les démarches diplomatiques africaines pour favoriser un dialogue direct entre la RDC et le Rwanda.
« Ces efforts régionaux sont louables, mais ce qu’il faut maintenant, c’est l’engagement du Rwanda et de la RDC à entrer en négociations directes dans le cadre du processus de Luanda, en toute bonne foi », ont-ils insisté, mettant en garde contre les risques d’une nouvelle escalade en cas de blocage diplomatique.
Pour eux, une paix durable passe par :
- Le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC.
- La mise en œuvre complète des engagements du processus de Luanda par la RDC et le Rwanda.
« L’A3+ reste convaincu que le processus de Luanda offre la meilleure voie vers la paix en RDC », ont-ils déclaré.
Préoccupation face aux attaques contre les ambassades à Kinshasa
Les A3+ ont également exprimé leur profonde inquiétude face aux attaques contre des ambassades étrangères à Kinshasa, survenues dans le contexte des manifestations liées à l’offensive du M23/AFC.
« Ces actes contre les missions diplomatiques et leur personnel violent le droit international », ont-ils rappelé, exhortant toutes les parties à éviter la violence et à respecter les normes diplomatiques.
Une urgence humanitaire et sécuritaire
Alors que la population congolaise continue de subir les conséquences de l’offensive rebelle, les A3+ ont insisté sur l’importance d’une réponse ferme et coordonnée du Conseil de sécurité.
« Les Congolais méritent plus qu’une simple cessation temporaire des hostilités. Ils ont besoin d’un processus politique global qui mettra fin à leurs souffrances et garantira le respect de la souveraineté de la RDC », ont-ils conclu, appelant à une action décisive pour remédier aux causes profondes du conflit.