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Risque d’attentat: Pretoria froissé par une alerte diffusée par Washington

L’Afrique du Sud a regretté jeudi l’alerte sur un risque d’attentat à Johannesburg, diffusée la veille par l’ambassade des Etats-Unis à Pretoria, la jugeant « malencontreuse » car susceptible de créer la panique et n’ayant fait l’objet d’aucune discussion préalable.

« Il est assez malencontreux que les Etats-Unis émettent ce genre d’avertissement sans en avoir discuté le moins du monde avec nous », a déclaré le président Cyril Ramaphosa, lors d’une conférence de presse à Pretoria.

L’ambassade américaine en Afrique du Sud a publié mercredi sur son site un avis prévenant que son gouvernement avait « reçu des informations selon lesquelles des terroristes pourraient prévoir de mener un attentat ciblant de larges rassemblements dans le périmètre autour de Sandton », riche banlieue au nord du centre de Johannesburg, samedi prochain.

« Toute forme d’alerte viendra du gouvernement sud-africain et il est malencontreux qu’un autre gouvernement publie une telle menace, de manière à créer la panique parmi les nôtres », a déclaré M. Ramaphosa, aux côtés du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez en visite.

Le gouvernement « travaille 24 heures sur 24 pour vérifier et regarder de près ce message qui est venu de la part des Etats-Unis », a ajouté le président Ramaphosa.

– Traînée de poudre –

Dans la matinée, sa ministre des Affaires étrangères Naledi Pandor avait affirmé que le gouvernement s’inquiétait de la menace terroriste.

« Nous sommes très préoccupés par le terrorisme après l’alerte dont l’ambassade des Etats-Unis nous a informés, il est clair que nos organes de sécurité sont attentifs à cette question », a-t-elle dit dans un communiqué.

La veille au soir, quelques heures après l’alerte américaine qui s’est diffusée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux et via les groupes Whatsapp de quartiers ou d’écoles de Johannesburg, le gouvernement expliquait laconiquement qu’elle s’inscrivait simplement dans « la communication habituelle du gouvernement américain à ses citoyens ».

« Les menaces sont évaluées en permanence et des mesures sont prises pour assurer la sécurité de tous. En cas de besoin, le gouvernement sud-africain sera le premier à informer le public de toute menace imminente », avait rassuré le communiqué gouvernemental.

« Nous travaillons d’arrache-pied pour assurer la sécurité de notre nation et de son peuple », avait-il insisté.

Interrogé à Washington sur les critiques de M. Ramaphosa, un porte-parole du département d’Etat américain n’a pas répondu directement, mais a déclaré que les États-Unis estimaient qu’il était essentiel de diffuser des alertes « en temps réel ».

« Nous prenons au sérieux notre engagement à fournir aux citoyens américains des informations claires, opportunes et fiables sur chaque pays du monde afin qu’ils puissent prendre des décisions de voyage éclairées », a déclaré le porte-parole.

Aucun attentat n’a endeuillé l’Afrique du Sud ces dernières années.

Le site d’information en ligne News 24, citant plusieurs sources policières anonymes, avance que la cible samedi pourrait avoir été une Gay pride prévue dans le quartier de Sandton ou le spectacle d’un humoriste juif.

Plus d’un millier de soldats sud-africains combattent depuis juillet 2021 au Mozambique voisin, pour aider l’armée aux prises avec des groupes armés jihadistes qui sèment la terreur depuis cinq ans, ayant fait 4.300 morts et un million de déplacés.

Lundi, plusieurs ambassades de pays occidentaux dont celle des Etats-Unis, avaient conseillé à leurs citoyens de limiter leurs déplacements au Nigeria en raison d’une menace accrue d’attaques terroristes.

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