Depuis plusieurs mois, l’Algérie qui avait commencé à prendre place comme le plus grand allié de la Russie en Afrique, fait face aux pressions de l’Occident. Et lisant l’évolution des événements, les observateurs notent un fléchissement progressif de Abdelmadjid Tebboune qui se conforme petit à petit à la volonté occidentale.
En septembre 2022, une trentaine de membres du Congrès américain avaient demandé au Département d’État d’imposer des sanctions aux responsables algériens pour les achats d’armes à la Russie, dans le cadre de la loi pour la lutte contre les ennemis de Washington. Les députés européens ont aussi formulé presque les mêmes demandes, appelant la Commission européenne à réviser l’accord d’association avec l’Algérie, au motif qu’elle apporterait son soutien à la Russie dans la guerre contre l’Ukraine.
En réponse, l’Algérie préfère atténuer ses relations avec la Russie en attendant la fin du conflit en Ukraine, afin de couper court aux pressions internationales. Ainsi, dans ses dernières déclarations, le président algérien Tebboune a estimé que la crise au Sahel est économique à 80% et sécuritaire à 20% et que l’argent investi par la junte au Mali pour s’offrir les services de la milice russe Wagner serait « plus utile » s’il était investi dans des projets économiques.
En même temps, sa visite à Moscou, prévue avant fin 2022, n’a finalement pas eu lieu. Des contrats d’achats d’armes d’un montant de 22 milliards de dollars devaient y être signés, mais cette somme, selon des sources algériennes, a été reversée dans le budget 2023. Quant aux manœuvres militaires communes avec l’armée russe qui devaient avoir lieu non loin de la frontière marocaine en novembre, elles n’ont pas eu lieu non plus et aucune annonce officielle n’a été faite pour expliquer cette annulation. Pourtant, des soldats russes et des armes étaient déjà sur place.