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RDC : Félix Tshisekedi répond aux questions des congolais (III. Infrastructures)

TINA SALAMA : Alors nous passons aux questions sur les infrastructures. La première, c’est d’actualité, vous venez de Lobito. Ils disent, au lieu de construire le chemin de fer de Lobito avec l’Angola, grâce au financement américain notamment de deux cents millions de dollars américains, est ce qu’on ne peut pas financer nous même le chemin de fer de l’ex Katanga à Banana ou Boma, pour relier l’Est à l’ouest.

FELIX TSHISEKEDI : Bon d’abord, il faut il faudrait que je corrige quelque chose. Le chemin de fer est déjà construit, le chemin de fer de Benguela-Lobito, il est construit, il existe. Et ce qui s’est fait hier à Benguela, c’était tout simplement une mise en commun de nos intérêts, si vous voulez. Ce rail jadis, à l’époque du Grand Zaïre, ce rail nous servait à l’époque, on n’allait pas par Kasumbalesa, on n’emmenait pas nos minerais par là pour aller jusqu’au CAP et les transporter par mer. À l’époque, tout partait de Kolwezi vers Dilolo et de là en Angola, vers le port de Lobito. Et c’est ça qui s’est passé hier. On a réhabilité ce chemin de fer qui a été détruit à cause de la guerre en Angola et qui avait contraint la République démocratique du Congo à orienter ses évacuations autrement. Et donc, on utilisait le chemin de fer du Katanga jusqu’à Ilebo. Et là, on prenait le fleuve, d’abord la rivière Kasaï, puis le fleuve Kinshasa et il y avait le rail sur Matadi. Voilà comment on évacuait nos minerais.

C’était beaucoup plus long que ce que nous venons de faire hier. Donc vous voyez qu’il y a non seulement un gain de temps, mais aussi un gain, sûrement de ressources. Il n’y a qu’une manutention à faire pour le mettre sur le train de Kolwezi à Dilolo, il connecte sur le chemin de fer qui va vers Lobito et c’est parti, tandis que celui qu’on avait mis en place, c’était manutention au Katanga, manutention pour tout transférer sur bateau à Ilebo, puis ensuite à Kinshasa, même opération pour le remettre sur le train, arrivé à Matadi, puis sur le bateau. Donc vous voyez, ça avait plus de coûts. Donc ici, je crois que c’est une très bonne opération qui s’est effectuée là. Nous venons d’ailleurs aussi de marquer des points en ce qui concerne l’intégration régionale, vous savez que je suis très engagé sur ce genre de coopération avec nos voisins. Ici nous gagnons et l’Angola et la Zambie comme partenaires dans ce projet. Et ça fera que le bonheur de toutes les populations qui se trouvent aux alentours et même au-delà, parce que les répercussions en termes en matière économique seront largement ressenties dans notre pays, à l’intérieur du pays.

TINA SALAMA : Une autre question Monsieur le Président, est-il possible de construire surtout les routes de dessertes agricoles afin de permettre l’acheminement des produits agricoles et faciliter ainsi les échanges commerciaux. Mais là, plutôt entre provinces de la RDC.

FELIX TSHISEKEDI : Mais bien sûr, je crois que les gens, nos compatriotes, je pense qu’ils n’écoutent peut-être pas assez ou c’est nous qui ne communiquons pas suffisamment pour leur faire comprendre ça. Mais je vous donne juste l’exemple de 145 territoires, le programme de développement local. Mais c’est ça. Le but, justement, c’est de créer cette intégration nationale qui fera qu’il y aura une facilité de circulation des biens et des personnes à l’intérieur de notre pays et d’une entité à une autre, sans devoir passer forcément par des chefs-lieux de province, etc.

Donc le but dans le programme cent quarante-cinq territoires, il y a un volet important infrastructures. Dans les infrastructures justement, il y a ces routes de desserte agricole, le but étant de relier chaque territoire à un autre et ainsi on va réussir comme ça une sorte d’intégration nationale qui fera que les territoires pourront échanger entre eux.

Et pour cela, il y a déjà des convois d’engins qui sont en train d’arriver, mais il y en aura encore plus. Il y en a quelques milliers qui arrivent pour les infrastructures routières et autres, mais également pour développer l’agriculture.

TINA SALAMA : Justement, je ne sais pas si vous avez une idée. Ils demandent combien de kilomètres de routes ont été asphaltés ou construits depuis.

FELIX TSHISEKEDI : Il y a eu beaucoup de routes qui ont été faites, beaucoup qui ont été réhabilitées, beaucoup qui sont en projet. Je pense à Kalamba-Mbuji, je pense à cette route qui va relier le Kasaï-Oriental au Sud Kivu, je pense à la grande route qui va partir de Beni jusqu’à Kisangani. Donc vous voyez un peu tout ce que nous pourrions avoir à Kinshasa comme retombées agricoles de ces zones très riches en denrées agricoles.

Donc voilà, il y a de grands projets comme ça qui sont en train d’être finalisés déjà. Pour celui de Beni Kisangani, je crois que les études sont en train d’être faites maintenant, celui de Mbujimayi à Bukavu, je crois que les études ont été faites, c’est la Banque mondiale qui va s’en occuper, celui de Kalamba Mbuji qui part de la frontière avec l’Angola et qui rentre jusque Kananga, jusqu’à relier la nationale un qui vient de l’ex grand Bandundu qui passe par Tshikapa et qui va vers Mbujimayi et autres. Voilà. Donc il y a de grands axes comme ça qui sont en train d’être faits. Mais on n’a pas le temps de s’arrêter et comment j’allais dire, de se réjouir de nos petites victoires. Nous devons travailler.

Le gouffre est tellement profond, le gouffre dans lequel le pays s’était enfoncé. Nous n’avons pas le temps de célébrer, de savourer nos petites victoires. Le peuple a besoin encore davantage de résultats, de, de prise en compte de ses intérêts et nous sommes concentrés sur ça.

TINA SALAMA : Alors, à quand la construction des grands centres médicaux pour chaque province, mais vraiment des hôpitaux avec deux cents lits avec des équipements de pointe ?

FELIX TSHISEKEDI : Voilà, une fois de plus, là aussi, c’est une question de ressources et nous avons dû faire un choix. Nous avons pensé que économiquement, il serait rentable de réhabiliter cette question, bien que c’est vrai, comme dans le cas du Camp Tshatshi, c’était en réhabilitant que nous avons vraiment construit quelque chose de beaucoup plus grand, c’était un petit dispensaire, mais que j’ai voulu voir plus grand, mais rien que pour rendre hommage à nos soldats. Mais ailleurs, c’est de la réhabilitation. Mama Yemo par exemple, vous allez voir, il va être construit un grand complexe. C’est vrai que c’était déjà un grand hôpital, mais là on va le moderniser et le faire en hauteur pour gagner plus d’espace et de place aussi.

Ailleurs, c’est de la réhabilitation que nous avons faite parce que justement les moyens ne suivent pas encore. Mais vous verrez que dans le cadre du programme des cent quarante-cinq territoires, nous avons veillé à ce qu’il y ait un centre médical dans chaque territoire et qui comprendra quand même les équipements nécessaires pour pouvoir prendre directement en charge les cas les plus urgents, les plus graves en attendant un transfert.

Donc le projet existe. Mais évidemment, comme je l’ai dit, c’est une question de de ressources. Là, nous sommes en train de tout mettre en oeuvre pour rendre d’abord accessible aux soins de santé tout le monde. Ça, je trouve que c’est plus important que de construire des grands hôpitaux. Il faut que tout le monde puisse en tout cas être en mesure de bénéficier des premiers soins. Vous savez, par exemple pour la malaria, le palu, il tue plus que le SIDA ; si nous ne protégeons pas nos populations et que nous préférons mettre cet argent dans la construction des grands hôpitaux, je crois que ce serait se tromper de priorité. La priorité ici, c’est d’abord pour moi de protéger nos populations, de les mettre en situation de santé adéquate et ensuite voir comment ça va s’améliorer au fur et à mesure.

Le Congo est un grand chantier, je l’ai toujours dit. Ce n’est pas aujourd’hui ou demain que ce chantier se réalisera complètement, mais il faut y mettre sa pierre. Au fil des années, on finira par tout reconstruire.

TINA SALAMA : Alors, la dernière question d’infrastructure, quelle est votre politique en matière de logement ? Est-ce qu’il y a un projet de construction des logements sociaux ?

FELIX TSHISEKEDI : Bien sûr. Encore une fois de plus le programme des cent quarante-cinq territoires le but qui était visé dans ce programme, c’était de ramener tous les j’allais dire les cerveaux, passez mon expression vers les milieux ruraux. Parce que tout le monde, à force de faire face au chômage, la déglingue de ces territoires, tout le monde a fini par migrer vers les grands centres urbains, allant même jusqu’à les encombrer, etc et aggraver les situations sécuritaire, professionnel et tout ça.

Donc maintenant l’ambition que se dote ce programme des cent quarante-cinq territoires et de ramener tout ce monde en tout cas le plus possible vers ces territoires. Et donc pour ça, il faut construire des logements décents qui vont pouvoir permettre aux gens, quand ils reviennent de pouvoir rester dans les mêmes conditions, si pas même dans de meilleures conditions que là où ils se trouvaient au centre et pouvoir s’adonner de manière beaucoup plus motivés à leurs nouvelles tâches dans ces territoires.

Donc oui, il y a un programme qui est compris dans le grand programme des cent quarante-cinq territoires, programme de logement, mais également à côté de cela, il y en a d’autres. Vous savez que j’ai récemment, dans un des Conseils des ministres, demandé à ce qu’on relance, on réhabilite l’industrie de fabrication de maisons préfabriquées qui se trouve à Kisangani pour qu’on le réhabilite, qu’on réhabilite cette usine parce que c’est une usine qui a coûté cher à l’État et qui ne sert plus à rien aujourd’hui, qui peut non seulement créer de l’emploi mais aussi construire des logements. Donc il y a comme ça plusieurs secteurs dans lesquels nous allons nous pencher pour relancer justement ce logement.

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