Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a refusé de commenter l’arrestation du journaliste Stanis Bujakera, mardi 8 septembre à l’aéroport de Kinshasa.
« Ce serait hyper maladroit de ma part d’oser faire un commentaire là-dessus », a déclaré le président à la presse à New York, où il participait à l’Assemblée générale des Nations unies. « Je respecte la séparation des pouvoirs entre la justice et l’exécutif. »
Le chef de l’Etat a déclaré plutôt « se soucier du respect des droits de la défense pour que la justice soit convenablement rendue ».
Stanis Bujakera est un journaliste indépendant et directeur de publication adjoint du site d’information Actualité.cd. Il est accusé de « propagation de faux bruits » et de « diffusion de fausses informations » pour un article publié sur Jeune Afrique le 31 août, qui affirmait que les services de renseignement congolais auraient joué un rôle dans l’assassinat de l’ancien ministre et député Chérubin Okende.
La publication de cet article a suscité une vive polémique en RDC. De nombreux journalistes et défenseurs des droits de l’homme ont dénoncé l’arrestation de Stanis Bujakera, qu’ils considèrent comme une atteinte à la liberté de la presse.
Le ministre de la Communication et des médias, Patrick Muyaya, a défendu l’arrestation du journaliste, affirmant qu’elle était « légale et justifiée ».
Stanis Bujakera a été placé sous mandat d’arrêt provisoire et est détenu à la prison de Makala à Kinshasa. Il devrait comparaître devant un juge d’instruction dans les prochains jours.