Noureddin Bongo Valentin, le fils aîné du président gabonais déchu Ali Bongo Ondimba, a été mis en examen et incarcéré pour « haute trahison » et « corruption active », a annoncé mercredi le procureur de Libreville.
Le fils du chef de l’Etat déchu a été arrêté le jour même du coup d’Etat qui a renversé son père le 30 août. Il est accusé de « haute trahison contre les institutions de l’Etat, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants ».
Jessye Ella Ekogha, l’ancien porte-parole de la présidence, ainsi que quatre autres personnes ont également été mises en examen et incarcérées pour les mêmes chefs d’accusation.
Le coup d’Etat du 30 août a été mené par le général Brice Oligui Nguema, qui a depuis été désigné président de transition. Il a promis de lutter contre la corruption, qui est endémique au Gabon.
L’affaire des « biens mal acquis »
La mise en examen de Noureddin Bongo Valentin intervient dans le contexte de l’enquête sur les « biens mal acquis » menée par la justice française.
Plusieurs membres de la famille Bongo, dont le défunt président Omar Bongo et son fils Ali Bongo, sont suspectés d’avoir détourné des fonds publics pour acquérir un patrimoine considérable en France.
En 2010, les juges français ont mis en examen Omar Bongo pour « détournement de fonds publics », « blanchiment de fraude fiscale » et « association de malfaiteurs ». L’ancien président est décédé en 2009 avant son procès.
Ali Bongo a également été mis en examen en France en 2014. Il est accusé de « recèlement de détournement de fonds publics ».
Le Gabon est classé 136e sur 180 pour la perception de la corruption par Transparency International.
Avec AFP