Les archevêques et évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) expriment leur profonde consternation suite à la décision du gouvernement de lever le moratoire sur l’exécution de la peine de mort.
Dans un document publié vendredi 22 mars intitulé « Tu ne tueras point », la CENCO rappelle que ce moratoire était en vigueur depuis 20 ans et nourrissait l’espoir d’aboutir à l’abolition totale de la peine capitale.
En vertu de leur mission prophétique et face à l’inquiétude suscitée par cette décision, les évêques réaffirment leur engagement inconditionnel en vue de la défense de la vie et de l’abolition de la peine de mort en RDC.
La levée du moratoire intervient dans un contexte sécuritaire marqué par la guerre d’agression du Rwanda via le M23 et la montée de la criminalité urbaine, notamment avec le phénomène Kuluna.
Rejet de la peine de mort
Si les évêques reconnaissent la gravité des actes de traitrise et d’espionnage, ainsi que la nécessité de ramener la paix et garantir l’intégrité du territoire national, ils estiment que le rétablissement de la peine de mort ne fera que renforcer la banalisation de la vie humaine.
Animés par la conviction que chaque vie est sacrée et que la dignité humaine doit être protégée, les prélats catholiques marquent un refus net du recours à la peine de mort.
Recommandations à l’État et au peuple
La CENCO recommande au gouvernement d’abolir la peine capitale pour tous les crimes, de mettre en place des systèmes de détention plus efficaces et d’améliorer les conditions carcérales, et de former une police de proximité pour lutter contre les Kuluna.
Elle invite également le Parlement à autoriser la ratification du deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques visant à abolir la peine de mort.
Enfin, les évêques exhortent le peuple congolais à s’engager dans le respect et la promotion de la dignité humaine, à éduquer les enfants et les jeunes à la culture du soin et de la protection de la vie.