Dans un geste de fermeté, le commissaire fluvial de Mushie a été suspendu de ses fonctions par l’autorité provinciale du Mai-Ndombe dans l’Ouest de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision fait suite à une tragédie nautique, où une embarcation a fait naufrage après avoir été autorisée à naviguer sans avoir rempli les formalités d’usage. Le gouvernement provincial n’a pas tardé à réagir, saisissant également la Direction générale du service des migrations (DGM) pour suspendre le responsable local de services pour manquements similaires.
La gouverneure Rita Bola, qui a annoncé la nouvelle, a souligné la gravité de la situation. Selon elle, l’embarcation naufragée a été délibérément détruite sous l’eau pour prévenir d’autres accidents potentiels. « Après le naufrage, il fallait directement voir des responsabilités. Qui a fait quoi ? Pourquoi est-ce qu’il y a eu naufrage ? », a-t-elle déclaré. « On a directement sanctionné le commissaire fluvial qui a donné l’autorisation de sortie à cet engin qui n’avait pas fait toutes ses formalités à la province. »
La gouverneure a également critiqué le responsable local de la DGM pour son incapacité à fournir le manifeste exact des passagers, ajoutant une dimension administrative au drame déjà humanitaire. Le gouvernement provincial a rapidement pris des mesures pour évacuer les rescapés, fournissant vivres et assistance pour leur retour à Mushie. « Nous avons dépêché tout un grand bateau ici chez nous, d’Inongo, pour aller jusqu’à Lediba, là où il y a eu un naufrage, afin de détruire l’engin qui est sous l’eau pour faire évacuer les cadavres qui étaient coincés dessus », a précisé Mme Bola.
Le drame est survenu lundi dernier vers 22 heures. Deux embarcations de la société « Sainteté », partant de Mushie à 17 heures, naviguaient aux heures prescrites. À 70 kilomètres de la cité de Mushie, l’une d’elles, tombée en panne, s’est brisée après une collision. Sur les 272 passagers, 86 sont portés disparus et 187 ont été sauvés.