RDC : Appel à une enquête indépendante après les informations sur un massacre de masse commis par le M23 dans l’est de la RDC.

Personnalités, organisations et diplomates ont dit vendredi être “horrifiés” et ont demandé une enquête après les informations sur un massacre d’au moins 50 morts dans les zones sous contrôle du M23.

Le mouvement rebelle a contesté être l’auteur de cette tuerie, tout comme il a démenti être responsable de la violation jeudi d’un cessez-le-feu entre ses combattants et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Mardi, alors que la trêve tenait encore avec l’armée loyaliste, des combats ont opposé le M23 à des milices dans le village de Kisheshe, à quelque 70 km au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

L’AFP avait recueilli mercredi par téléphone des témoignages faisant état d’un grand nombre de morts parmi les habitants, qui auraient été assimilés par les rebelles à des miliciens venus les combattre en tenue civile.

“Il y a eu des représailles aveugles”, a estimé le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, après la diffusion jeudi par l’armée d’un communiqué accusant le M23 d’avoir “lâchement assassiné” 50 personnes.

“Il y a même un médecin qui parle de 120 morts”, a ajouté M. Muyaya, tout en soulignant que peu d’informations parvenaient de cette zone sous occupation rebelle. “Des dispositions sont prises notamment avec la Monusco (la force de l’ONU en RDC) pour aller sur place et vérifier”, a-t-il ajouté.

La Monusco, “horrifiée”, a “condamné ces actes épouvantables” et appelé “les autorités compétentes à enquêter sans délai”. “Notre Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’Homme a été saisi et se tient prêt à contribuer à ces efforts”, a-t-elle ajouté.

Sur Twitter, le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action en faveur des femmes violées, s’est également dit “horrifié” par les informations faisant état “de massacre de masse, de personnes disparues et recrutement forcé d’enfants”.

Stephanie Miley, chargée d’affaires des États-Unis, ou encore Jean-Marc Chataigner, ambassadeur de l’Union européenne, avaient souligné dès jeudi, également sur Twitter, que ces actions pourraient constituer “des crimes de guerre”.

“Les forces de maintien de la paix de l’ONU devraient être déployées d’urgence (…) pour protéger les survivants”, estime Thomas Fessy, représentant de Human Rights Watch en RDC, en appelant lui aussi à “une enquête indépendante”.

Avec AFP

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