RDC : La croissance économique passe de 6 à 8% en 2023, selon le FMI

La croissance économique de la République démocratique du Congo est passée de 6 à 8% en 2023, avec des risques à la baisse liée aux conflits armés dans la partie Est, note le Fonds monétaire international dans un communiqué.

« La croissance économique de la RDC est projetée à 8% en 2023, mais avec des risques à la baisse accrus en lien avec les conflits armés dans la partie Est, les incertitudes à l’approche des élections, l’effet persistant de la guerre en Ukraine ou encore les chocs potentiels sur les termes de change », lit-on.

Le communiqué relève que le maintien des politiques macroéconomiques prudentes contribuera à renforcer la résilience aux chocs externes. « Des recettes supplémentaires permettraient de constituer des marges de manœuvre budgétaires, tandis que des prix à l’exportation plus favorables aideraient à augmenter le niveau des réserves internationales », ajoute la même source.

D’après le document, des données préliminaires montrent une croissance réelle du (PIB) en 2022 nettement plus forte que prévu. La croissance est désormais estimée à 8,5 %, avec une production minière plus forte anticipée (croissance d’environ 20 %) qui a plus que compensé la révision à la baisse de la croissance hors secteur minier de 3,9 à 3,2 %.

Le Fonds monétaire international a révélé que l’inflation avait atteint 13,1 % fin 2022, en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires, de l’énergie et des transports. Des données préliminaires suggèrent aussi que le déficit du compte courant s’est creusé en 2022, en raison d’une forte croissance des importations et d’une dégradation des termes de lchange.

Malgré cette détérioration, poursuit la source, la Banque Centrale du Congo a déclaré des réserves internationales brutes de 4,6 milliards de dollars, environ 300 millions de dollars de plus que projeté auparavant. « On estime que le solde budgétaire global s’est détérioré en 2022, en raison de l’augmentation des dépenses liées à la situation sécuritaire et au remboursement d’arriérés », affirme la même source.

Des propositions pour créer un espace budgétaire

 Le FMI a, par ailleurs, formulé quelques propositions pour créer un espace budgétaire pouvant permettre de faire face à la situation sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo. Il s’agit notamment, des efforts de mobilisation des recettes et la maîtrise des dépenses courantes, en renforçant la chaîne des dépenses et en mettant en place des garanties adéquates.

Plus généralement, les réformes de la gestion des Finances publiques, y compris la mise en place du compte unique du Trésor et le renforcement du système de passation des marchés publics et de gestion des investissements publics contribueront à améliorer le processus budgétaire et sa crédibilité, à renforcer la gouvernance budgétaire, à améliorer la capacité d’absorption et l’efficacité des dépenses.

Le début de la mise en œuvre de la stratégie d’apurement des arriérés domestiques renforcera la crédibilité du gouvernement, a-t-il précisé.

La Banque centrale appelée à la vigilance pour la stabilité des prix

 Le FMI a, en outre, appelé la Banque centrale du Congo à être vigilante et proactive pour assurer la stabilité des prix tout en continuant à constituer des réserves pour renforcer la résilience externe.

Pour cet organisme international, les réformes visant à renforcer le cadre de la politique monétaire et la gouvernance de la Banque centrale contribueront à améliorer la gestion de la liquidité et l’efficacité de la politique monétaire. La nouvelle loi sur les banques commerciales aidera à mettre en œuvre des réformes ambitieuses pour renforcer la résilience du secteur bancaire et promouvoir l’inclusion financière.

« L’amélioration du climat des affaires et la mobilisation des investissements, essentielles à la diversification économique et à une croissance tirée par le secteur privé, reposent sur des efforts continus, visant à renforcer le cadre anti-corruption, à rationaliser le système fiscal, à continuer d’améliorer la transparence dans le secteur minier et à publier les bénéficiaires effectifs des marchés publics attribués », a précisé le FMI.

La nouvelle loi pour la lutte Anti-Blanchiment et contre le financement du Terrorisme, ainsi que le plan d’actions avec le Groupe d’action financière contribueront à renforcer l’intégrité financière.

Une équipe du Fonds monétaire international dirigée par Mercedes Vera Martin, chef de mission FMI pour la RDC, a effectué une visite du 08 au 14 février en République démocratique du Congo, pour discuter des évolutions économiques récentes, des perspectives économiques et des progrès des réformes soutenues par la Facilité élargie de crédit (FEC) en cours, rappelle-t-on.

Par Agence Congolaise de presse

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