TINA SALAMA : Alors pour terminer Monsieur le Président, il y a quelques questions libres. Quelles sont les stratégies mises en place par le gouvernement afin de permettre le développement des régions enclavées ?
FELIX TSHISEKEDI : C’est ça justement, le but c’est de désenclaver le pays, réussir son intégration totale. Le plan, ce sont les infrastructures, il n’y a pas d’autres secrets, non seulement les infrastructures, mais également l’érection de centres d’activités commerciales. J’ai pu le voir dans certains pays et je l’ai vu encore en Angola parce que le président m’a invité à aller voir quelques municipalités qui sont spécialisés dans la pêcherie, etc.
Et là, je me suis rendu compte qu’on peut donner de l’emploi aux gens en fonction des activités dédiées à ces contrées. Je prends un exemple à l’équateur, vous savez que le poisson est très prisé, il y a beaucoup de localités qui se trouvent au bord du fleuve et dont les habitants s’adonnent à ce genre d’activité. Mais pourquoi ne pas leur mettre des pêcheries, comme ça ils restent dans leur milieu d’origine, mais ils développent cette activité Et si tout va bien pour eux ils pourront aller beaucoup plus loin et devenir une PME qui grandit, qui exporte même pourquoi pas etc. Donc c’est ça le but. Et c’est pour ça que nous avons lancé cet ambitieux programme de construction des zones industriels qui, pour certaines, prendront même le statut de zone économique spéciale afin de booster l’activité.
Et ces zones se trouveront, pour certains d’entre eux dans des milieux ruraux. Le grand défi est et restera toujours énergétique. La République démocratique du Congo a besoin de beaucoup d’énergie, eau, électricité pour pouvoir réussir ses défis. Nous sommes aussi dans un plan de développement de plusieurs études pour voir comment à partir des sites hydrauliques que nous avons, il y en a à peu près six sept cents sur l’ensemble du territoire, nous pouvons comme ça, développer des générateurs d’électricité et d’adduction d’eau pour desservir les populations locales. Ça aussi, c’est un programme qui me tient très à coeur, parce que malheureusement jusqu’ici, nous ne sommes arrivés qu’à trente pour cent pour ce qui est de l’eau de couverture en eau aux populations.
Lorsque je suis arrivé au pouvoir, on était à huit ou neuf pour cent. On est quand même à trente pour cent. L’objectif de 2023, c’était d’arriver à Cinquante-trois pour cent pour atteindre les 70% en 2030. Malheureusement, on est un peu en deçà. On doit s’efforcer à 22% pour l’électricité, on est à 18% donc là, on a encore besoin de beaucoup ramé pour aller beaucoup plus loin.
Donc voilà, ce sont les grands défis, les grands objectifs que nous nous sommes assignés et que nous espérons atteindre.
TINA SALAMA : L’installation de votre QG dans la partie est du pays, à Goma précisément, Vous l’aviez promis. Et puis il y a des villes où vous n’avez pas encore été.
FELIX TSHISEKEDI : Vous savez, la technologie aujourd’hui nous permet d’être présent à plusieurs endroits en même temps ou à des endroits sans être là. Forcément, il y a toujours une perception que vous avez lorsque vous aspirez à une fonction par rapport à lorsque vous êtes dans la fonction, évidemment, devant le malheur de nos compatriotes à l’époque, lors de la campagne, je me suis dit je viendrai m’installer ici. Mais lorsque j’accède à la fonction Je me rends compte qu’en tant que commandant suprême des forces armées de notre République, je n’ai pas besoin d’aller m’installer là-bas pour que les choses marchent. J’ai réussi à les faire marcher à partir d’ici. C’est une perception qu’il y avait au moment où j’étais le candidat Félix Tshisekedi. sJ’ai été à Goma à plusieurs reprises et aujourd’hui de Kinshasa, j’ai endigué cette progression de ces agresseurs et grâce à la diplomatie, nous allons renverser la tendance.
Donc il ne faut pas que ma personne soit forcément là pour se faire. Et je peux vous dire qu’aujourd’hui, grâce à nos acquisitions, je peux de mon QG suivre en temps réel des combats sur le terrain, avec le son et l’image.
TINA SALAMA : A l’approche, Monsieur le président des échéances électorales, la tension monte dans les états-majors politiques. Il vous est reproché d’utiliser des méthodes dictatoriales répressives contre l’opposition. Qu’en dites-vous ?
FELIX TSHISEKEDI : Oui, d’abord, je tiens à vous le dire. Je ne serai jamais dictateur. La preuve, c’est que si j’étais dictateur ceux qui le disent ne seraient pas ici au Congo pour le dire. Je ne veux pas vous donner d’exemples de pays, mais regardez un peu autour de nous le pays auquel vous pensez. Je devine si un opposant à ce régime peut dire dans ce pays ou un journaliste peut parler de dictature dans ce pays-là.
Voilà donc c’est déjà vous dire que s’ils peuvent le dire ici et rentrer chez eux dormir tranquilles, ça veut dire que ce n’est pas vrai. Bon, mais en même temps, il ne faut pas confondre démocratie et anarchie. Voilà. (…)